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29 décembre 2013 7 29 /12 /décembre /2013 16:17

En 1997, un an après la parution de son premier roman hors de la série des Neal Carey, Dernier verre à Manhattan, Don Winslow en publie un nouveau, The Death and Life of Bobby Z. Il nous arrive un an plus tard, traduit par Oristelle Bonis, sous le titre Mort et vie de Bobby Z.

 

C’est un tournant dans la carrière de l’écrivain. Non seulement parce qu’il change de traducteur de ce côté-ci de la planète mais aussi parce qu’il s’inscrit dans une nouvelle veine. C’est son premier roman se situant dans le présent, après la fin des années 70 et le début des années 80 pour Neal Carey, puis l’année 1958 pour Walter Withers et son dernier verre à Manhattan. Ce dernier verre semble aussi être celui de son auteur puisqu’il situe sa nouvelle histoire sur la côte ouest, plutôt au sud, en Californie, à cheval sur la frontière mexicaine. C’est un territoire que Winslow va adopter pour quelques temps, aux environs de San Diego, sur les rivages qui bordent le Pacifique, Laguna Beach ou autres…

C’est un tournant dans la carrière d’écrivain de Don Winslow par le rythme adopté. Les chapitres sont courts entre trois et dix pages en moyenne. On sait qu’il l’a écrit lors de ses trajets quotidiens en train, un chapitre par voyage, et ce cadre qu’il s’est imposé influe fortement sur l’enchaînement des séquences. Les rebondissements et cette vitesse exigée font du roman un très proche cousin des feuilletons du dix-neuvième siècle, un cousin moderne de romans tels que ceux d’Emile Gaboriau.

Le tournant dans la carrière d’écrivain de Winslow est aussi la conséquence de ce roman et de son succès puisqu’il devient, après Mort et vie de Bobby Z, un écrivain à plein temps.

 

 Tim Kearney a la poisse. Lors de son énième séjour en prison, Tim a tué Stinkdog, un caïd, signant ainsi son arrêt de mort. Tim est un as de la récidive, se faisant prendre quasiment à chaque fois. Le seul répit qu’il a connu a été lors de son engagement dans les marines, engagement qui lui a valu une médaille et un retour à la vie civile prématuré, sans gloire. C’est que Tim est instinctif, ne maîtrisant pas ses pulsions… c’est ainsi qu’il a tué Stinkdog avec une plaque d’immatriculation aiguisée. Le FBI saute sur l’occasion pour lui proposer un marché qu’il ne peut pas refuser. Tim est le sosie de Bobby Z, un trafiquant d’herbe récemment emprisonné et ayant malheureusement Mort et vie de Bobby Z (Belfond, 1998)passé l’arme à gauche dans sa cellule. Le FBI propose donc à Tim de prendre la place de Bobby Z pour pouvoir être échangé contre un agent retenu par un trafiquant mexicain désireux de s’associer à Bobby. Après la mort, c’est donc bien la vie de Bobby Z qui nous est racontée…

Mais Tim a la poisse. Et l’échange ne se déroule pas comme prévu, la tension des deux côtés transforme la scène en carnage. Tim parvient à s’échapper et à rejoindre l’endroit où il devait aller. Il comprend rapidement que l’échange était ardemment désiré par Don Huertero dans un autre but qu’une association entre trafiquants. S’il ne s’échappe pas de nouveau, il sera mort.

Nous assistons tout au long du livre à la fuite de Tim Keanrey, alias Bobby Z, devant ses poursuivants. Poursuivants nombreux puisqu’il s’agit des hommes de Huertero, de ceux d’Escobar, le frère d’un des policiers abattus lors de l’échange, des agents du FBI, des membres de la confrérie à laquelle appartenait Stinkdog, la victime de Kearney. C’est une fuite en avant, pleine de poisse. Poisse qui étonnamment va confirmer la légende de Bobby Z, un homme ayant su échapper à tout. Tim fuit, encombré d’un môme se révélant un précieux allié parmi d’autres, Elizabeth, une ancienne maîtresse de Bobby ou encore One Way, un ancien camé pas vraiment revenu d’un mauvais trip.

 

Ça dézingue allégrement. Ça explose, canarde à tout va. Et c’est captivant.

Avec une intrigue pas si originale que ça, Don Winslow écrit un roman plaisant. Un roman au rythme soutenu, au ton nouveau, léger et séduisant. Les chapitres courts font qu’on les enchaîne sans s’en rendre compte, facilement, sans pouvoir arrêter.

L’océan est tout proche, les surfeurs sont à portée de main, l’herbe est un business, un cadre est planté. Un univers qui ne demande qu’à être investi…

 

Ce roman californien réussi va en appeler d’autres, à commencer par Du feu sous la cendre.

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